1er octobre – 30 décembre 2016
Vernissage le 1er octobre

RUN RUN RUN, une exposition autour de la notion d’artist-run space, conçue par une vingtaine de structures européennes et plus de quarante artistes, transforme la Villa Arson en vaste chantier de création et d’expérimentations.
Projet réalisé à l’occasion des 20 ans de La Station (Nice).

Basée à Nice, La Station est un artist-run space, c’est-à-dire un espace de production et d’exposition fondé et géré par des artistes. Ce sont des lieux qui, pour la plupart, font coexister des ateliers d’artistes et des espaces d’exposition, mais aussi des activités de médiation envers tous les publics. Ils sont fortement inscrits dans le territoire local, tout en développant des programmations de dimension internationale. Leur portée est autant esthétique que sociale.

La Station a aujourd’hui 20 ans. Elle a vu passer une quarantaine d’artistes résidents, douze actuellement, qui s’occupent de faire vivre la structure au quotidien, de gérer son administration, en proposant des projets artistiques, en accueillant les publics, en assurant les montages, les démontages… Chacun, à sa façon et à son échelle, a contribué et contribue encore à l’évolution de l’association. Chacun dispose également de sa propre vision, de sa propre interprétation de son passage dans la structure. La Station est aujourd’hui la somme de ces histoires individuelles et familières. Comme la plupart des artist-run spaces, elle est une structure plastique, déformable et modulable, parfois anarchique, toujours vivante, volontaire, résistante.
Pour ses 20 ans, La Station est invitée à exposer à la Villa Arson, lieu de formation de la plupart de ses résidents. Retour aux sources donc, mais également reconnaissance par l’institution de son action durant toutes ces années. Face à la portée symbolique de cette invitation, elle a souhaité rester fidèle à ses principes fondateurs. Elle a ainsi demandé à certains de ses résidents actuels ou passés d’inviter d’autres artist-run spaces à participer à cette aventure. Plus qu’une invitation, il est proposé aux artistes de travailler ensemble, d’inventer des collaborations ou des modes de production originaux. Une vingtaine de structures et plus de quarante artistes sont concernés par ce projet de maillage.
La plupart des œuvres vont être produites pour l’exposition. La Villa Arson accueille dès la fin de l’été 2016 les artistes sous la forme de résidences au cours desquelles tous pourront travailler à la réalisation de leurs œuvres. Ils pourront bénécier des ateliers individuels ou techniques, transformant l’établissement en vaste chantier de création.

Les artistes invités exposeront dans la partie labyrinthique du centre d’art, grand dédale où chaque projet pourra trouver sa place en fonction des propositions de collaboration et d’échange. Il s’agit essentiellement de créer du lien entre les œuvres, donner un sens dynamique et exible aux mécanismes du travail collectif. Tous les artistes présents seront également invités à participer à la création d’une grande œuvre commune, une méta-œuvre, sans signature, produite dans la galerie carrée du centre d’art. Cette pièce partira du sol sous la forme d’un grand tapis de lutte gréco-romaine, surface de tensions et de convergences, et pourra se développer dans l’espace selon les ajouts de chacun.
La médiation de l’exposition sera bien sûr construite à partir des œuvres, mais aussi en prenant appui sur les récits fondateurs des lieux, ces petits moments de l’histoire qui ont permis la sédimentation de chaque structure invitée.

Par ailleurs, pendant tout le mois de septembre 2016, Les Droguistes (http://www. droguistes.fr/) et *DUUU Radio, seront présents sur place afin de rendre compte du montage de l’exposition, ainsi que témoigner – sous divers supports – de la vie et du fonctionnement des artist-run spaces.
RUN RUN RUN, au titre évocateur qui incarne autant l’esprit d’endurance que celui du Velvet Underground (chanson éponyme écrite par Lou Reed en 1967), se construit donc comme une exposition ouverte et plurielle, pensée et conçue par des artistes, complexe et expérimentale, mais quoi qu’il en soit délibérément résolue à repéter l’esprit généreux et transversal des artist-run spaces. La pluralité et la diversité des pratiques n’empêchent en aucun cas le « faire ensemble », le partage du travail et de la production. Ce n’est ni une vision subjective de l’art, ni une posture alternative, mais bel et bien une vison pragmatique du monde, du moins de ce qu’il devrait être.