Du 19 octobre 2018 au 27 janvier 2019

L’œuvre de Berenice Abbott (Springfield, USA, 1898 – Monson, USA, 1991) a été décisive et déterminante dans l’Histoire de la Photographie puisqu’elle contribuera à définir une nouvelle conception de ce langage. Autonome parce que délestée de toute référence à la peinture, elle existe alors strictement de et par ses propres spécificités intrinsèques.

Venue à Paris au début des années 1920, formée par Man Ray (Philadelphie, USA, 1890 – Paris, 1976)  avant d’ouvrir son propre studio, Berenice Abbott entame avec succès une carrière de portraitiste. Connue, dans les cénacles de l’avant-garde de Paris et New York, des années 20 et 30, pour être une fervente militante en faveur de la reconnaissance de la photographie documentaire comme un art, elle n’aura de cesse de questionner dans son travail, les aspects de réalisme et modernisme. Son œuvre phare et manifeste, représentative de ces préceptes et engagements sera Changing New York (1935 – 1939), vaste entreprise “d’interprétation documentaire” (1) des mutations architecturales auxquelles sera soumise New York dans les années 1930.

Par ailleurs, la figure de Berenice Abbott apparaît à nouveau dans l’Histoire de la Photographie indissociable, et réciproquement d’ailleurs, de celle d’Eugène Atget (Libourne, France, 1857 – Paris, 1927) dont elle aura activement contribué à la reconnaissance de l’ œuvre en Europe et aux États-Unis.

Atget, photographe français, rendra compte dès 1890 d’un Paris qui disparaît après la mise en place des grands chantiers Haussmannien dès la deuxième moitié du XIXème siècle, visant à faire de Paris une ville moderne à l’image de Londres. Atget restera une figure emblématique et de référence pour Berenice Abbott. Son œuvre, qui la précède en est l’amorce,  celle d’Abbott, sa résonance.

Dans son ensemble et de manière panoramique, l’œuvre de Berenice Abbott revêt des aspects protéiformes. Il n’en demeure pas moins que les déplacements de ses problématiques et intérêts tout au long de sa carrière depuis la photographie de portrait, puis d’architecture et enfin scientifique, s’effectuent avec logique et cohésion. Elle s’attachera à examiner le langage photographique à travers un prisme, lui donnant une autre dimension et profondeur.

Avec une présentation d’une centaine de photographies et documents, le Musée de la Photographie Charles Nègre de Nice offre aux visiteurs un aperçu de l’œuvre de cette artiste majeure.

Cette exposition est réalisée en collaboration avec diChroma Photography, Madrid.