Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain
Du 20 novembre 2021 au 27 février 2022
Commissariat : Hélène Guenin, directrice du MAMAC, avec Julia Lamboley
Sculptures, installations, peintures et œuvres textiles forment un microcosme coloré très référencé, à travers lequel Isa Melsheimer explore des questions éminemment actuelles comme la survie de l’humanité, ses relations à son environnement et la durabilité.
Depuis près de 30 ans, elle interroge dans son œuvre l’architecture moderne tout autant que notre environnement naturel.
Elle intervient le plus souvent in situ. Sa pratique traverse la peinture, la broderie, la sculpture et intègre le végétal. Son œuvre interroge la relation complexe et évolutive de l’humain à son environnement.
L’architecture joue un rôle central dans l’œuvre d’Isa Melsheimer, plus particulièrement les formes et figures de proue du modernisme, notamment Ludwig Mies van der Rohe ou encore Le Corbusier, évoqué dans l’exposition à travers les peintures qu’il créa en 1938-39 sur les murs de la Villa E-1027 d’Eileen Gray à Roquebrune-Cap-Martin.
Pour son exposition au MAMAC, l’artiste s’est plongée dans la riche histoire de la Côte d’Azur, territoire d’expérimentions de l’architecture moderne qui laisse aujourd’hui un héritage de villas, parfois insoupçonnables, nichées au cœur des collines et des palmiers. Ce destin entrelacé de commanditaires aventureux, ouverts sur les innovations de leurs temps, et d’architectes novateurs, croise l’imaginaire d’une éternelle Riviera et de ses paysages désirables. Le palmier, bien qu’introduit au cours du 19ème siècle (les plantations massives d’espèce tropicales remontent aux années 1860), au moment du développement d’un tourisme international d’hiver, apparaît aujourd’hui comme une plante indigène et un symbole même de la Côte d’Azur.
L’artiste propose une hybridation de cette Riviera rêvée et fantasmée et la transformation du rivage du fait de l’infestation des palmiers par le charançon rouge.
La galerie contemporaine se transforme en paysage onirique et métamorphique dans lequel des céramiques de la larve de l’insecte et des évocations d’architectures modernistes s’imbriquent, créant le terreau, peut-être fertile, d’une histoire à venir.
De nombreuses œuvres et notamment les céramiques ont été spécialement conçues pour l’exposition.
Isa Melsheimer est née en 1968 à Neuss, en Allemagne. Elle vit et travaille à Berlin.
L’exposition bénéficie des prêts et du soutien des galeries Esther Schipper à Berlin et Jocelyn Wolff à Romainville.
Les visites du patrimoine XXème ont été organisées avec le soutien du Forum d’architecture et d’urbanisme de Nice.
Photo :
Isa Melsheimer, Metamorphosis (Jacques Couëlle) II, 2021, Courtesy the artist
Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain