Espace de l’Art Concret
Du 07 juin 2021 au 03 avril 2022
Commissariat : Fabienne Grasser-Fulchéri, assistée d’Alexandra Deslys et de Claire Spada
Artistes : John Armleder, Carl Andre, Bernard Aubertin, Robert Barry, Cécile Bart, Jean-Michel Basquiat, Larry Bell, Max Bill, Marcel Breuer, Daniel Buren, Alan Charlton, Robert Combas, Dadamaino, Ad Dekkers, Jan Dibbets, EMMANUEL, Rita Ernst, Arend Fuhrmann, Fritz Glarner, Douglas Gordon, Jean Gorin, Gottfried Honegger, Donald Judd, Bertrand Lavier, Sol LeWitt, Robert Mangold, François Morellet, Olivier Mosset, Aurelie Nemours, Jean-Pierre Raynaud, Gerrit Thomas Rietveld, Robert Ryman, Jan J. Schoonhoven, Richard Serra, Andres Serrano, Cédric Teisseire, Niele Toroni, Günther Uecker, Bernar Venet, Friedrich Vordemberge-Gildewart
Pour inaugurer la série de manifestations prévues pour les 30 + 1an du centre d’art, l’eac. se prête au jeu de l’échange de collection et fait le choix d’ouvrir les salles de la donation Albers-Honegger à la collection Lambert qui a fêté, en 2020, son 20è anniversaire.
Ces deux ensembles sont inscrits sur l’inventaire du Centre national des arts plastiques et déposés respectivement à l’Espace de l’Art Concret à Mouans-Sartoux et à la Collection Lambert en Avignon.
L’eac. a construit son identité sur le questionnement permanent entre art et société. Sans jamais hiérarchiser les expressions artistiques, la programmation a toujours eu à cœur d’éclairer notre regard en le confrontant à des situations inattendues.
Fidèle à cette philosophie, l’eac. a choisi pour ses 30 + 1 an de revisiter six expositions iconiques de son histoire qui ont joué sur les contrastes et les oppositions : Le carré libéré (septembre 1990 — mars 1991), Voir et s’asseoir (avril — septembre 1991), Le cri et la raison (juillet — novembre 1992), Face à face (décembre 1992 — mars 1993), Art au sol (mars — juin 1999), Le Mythe du Monochrome (octobre 2009 — janvier 2010).
Autant d’expositions qui ont questionné notre rapport à l’art et à sa fonction. Les rapprochements formels, le questionnement sur la perception de l’œuvre comme la rencontre parfois brutale de pièces radicalement différentes dans leur conception, ont nourri ces expositions démontrant avec éclat que les cadres de l’histoire de l’art ne demandent qu’à être bousculés.
En rejouant certaines scènes emblématiques de ces expositions passées, le parcours se plaira à titiller la mémoire du visiteur. La réminiscence de certains dialogues se verra ainsi bousculée par l’incursion d’œuvres de la collection Lambert qui viendront raviver les échanges engagés à l’époque par Gottfried Honegger et Sybil Albers, pour mieux en prolonger la réflexion. Au-delà de ce regard nouveau porté sur les expositions, c’est aussi le jeu de miroir entre deux collections qui sera présent dans les salles. Commencées presque simultanément à la fin des années 1960 — début des années 1970, les collections Albers-Honegger et Lambert sont empreintes des tendances artistiques de cette époque, comme l’art minimal et l’art conceptuel.
Si l’abstraction géométrique, l’art conceptuel et minimal servent d’ancrage à ces deux ensembles, chacun a su toutefois garder sa propre originalité. La collection suisse se concentre sur l’abstraction géométrique, ses origines, ses filiations et ses prolongements contemporains. La collection Lambert effectue, pour sa part, un « pas de côté » et s’ouvre à la figuration des années 1980 — 1990. Se jouant ainsi des classifications historiques et esthétiques, ces deux collections croisent des lectures différentes de l’histoire de l’art contemporain. Libre de toute convention, elles savent pourtant retenir l’attention par leur cohésion.
En retour de l’exposition Revenir vers le futur à l’eac., la collection Lambert accueillera, dans ses murs à l’Hôtel de Caumont en Avignon, une sélection d’œuvres de la collection Albers-Honegger.
Photo :
Jean-Michel Basquiat, King of the Zulus, 1984-85
Espace de l’Art Concret
Château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux